La
pratique du
solfège
dans l'enseignement du piano
|
...Retour
Cet ouvrage se veut
être une réflexion autour des liens
entre solfège et instrument à travers mon
expérience d'enseignant. L'idée est aussi d'offrir des
pistes de travail de manière pratique et claire sans perdre de
vue qu'il faut laisser et même développer ce qui
appartient au collectif et peut-être rendre plus perceptible ce
qui, dans le solfège, appartient à l'individuel. Il m'a
été trop souvent donné de voir des cours
collectifs qui ne sont qu'une somme de cours individuels alors qu'une
dynamique de groupe est un atout précieux dans l'apprentissage
musical.
Ce travail s'adresse aux enseignants de la musique et à tout
instrumentiste désireux d'entrer dans une démarche plus
consciente de la pratique musicale.
En guise de présentation, voici la table des matières et
l'avant-propos.
Table des matières :
Avant-propos
1. Solfège et formation musicale
1.1 Procédés pédagogiques
1.1.1 Jouer
1.1.2 Imaginer
1.1.3 Imiter
1.1.4 Répéter
1.2 Développement de la perception sensorielle
1.2.1 Écouter
1.2.2 Voir
1.2.3 Toucher
1.2.4 Analyser ; comprendre ; mémoriser
2. Le solfège dans l'enseignement du piano
2.2 Le rythme
2.2 Le solfège rythmique
2.3 Le solfège en musique de chambre
2.4 Le rythme intérieur
2.5 Les silences
2.6 La respiration
2.7 Rôle expressif de la décomposition des temps
2.8 Extension de la notion de rythme
2.9 La mélodie
2.10 Les intervalles
2.11 Dictées mélodiques et rythmiques
Conclusion
Annexe
Bibliographie
Avant-propos
"La musique est une mathématique mystérieuse dont les
éléments participent à l'infini."
Claude Debussy, Monsieur Croche et autres édits
Enseignant le piano depuis plus de vingt ans, j'ai été et
suis encore amené à côtoyer tous les âges et
tous les niveaux, du débutant ne sachant même pas lire une
note au pianiste professionnel. Nombreux sont les élèves
que j'ai accompagnés, de semaine en semaine, pendant plus de dix
ans...Une somme d'années, exigeantes, éprouvantes
parfois, mais toujours source d'émerveillement, de joie
intérieure.
Ce partage de la musique nécessite de constantes
révisions, des questionnements, et dans cette démarche le
solfège m'a toujours préoccupé. Nombreux sont les
enfants qui développent une véritable allergie à
cette discipline. "A quoi ça sert ?", "On s'ennuie !",
disent-ils en choeur, jusqu'aux parents qui viennent me voir : "Faut-il
vraiment que mon enfant continue à prendre des cours de
solfège ?".
La réponse est oui... mais il y a malaise. Précisons que,
dans le canton de Vaud, le solfège est enseigné (plus ou
moins avec obligation selon le lieu) en parallèle avec les cours
d'instrument. Beaucoup d'enfants font même trois ou quatre ans de
pré-solfège avant de toucher un instrument de musique.
Le solfège est indispensable ; pourtant, l'apprenti musicien
peine à lui trouver un sens profond. Dans cette quête de
signification, l'intégration de son étude à celle
de l'instrument me semble être une réponse favorable. Non
pour réduire l'utilité de cours séparés,
mais bien au contraire pour en augmenter la légitimité en
créant un lien direct, réel, où
l'élève perçoit concrètement la
finalité de son travail solfégique.
Il s'agira ici d'évoquer sous quelle forme entreprendre ce
travail à travers mon expérience personnelle
d'enseignant. J'insiste bien sur le fait que mon propos est de faire
partager un vécu, une expérience, loin de toute
prétention, tout dogmatisme, toujours dans une démarche
évolutive et ouverte.
Enfin, ce n'est pas l'enseignement de l'ABC du solfège que je
souhaite décrire tout au long de ces prochains chapitres.
Entendons pas là que les élément de base, comme
les clés de sol, de fa, le nom des notes, les notations de
durées, etc., font de toute évidence partie de mon
travail avec les petits débutants, surtout avec ceux qui n'ont
suivi aucun cours de musique auparavant. Un certain temps de la
leçon de piano est dédié à l'apprentissage
et à l'assimilation de ces notions élémentaires
par des lectures de notes, de rythmes, des petites improvisations au
piano (la souris court dans l'aigu, l'éléphant marche
lentement dans le grave - tessiture, agogique), des chansons enfantines
que l'on s'amusera à transposer, d'abord en chantant, puis en
cherchant les intervalles sur le clavier, etc.
L'idée de ce mémoire est plutôt de montrer
l'imbrication du travail solfège-instrument de manière
plus fine, interactive, et de prouver, s'il est nécessaire,
qu'un solfège vivant, vécu sur les plans physique et
mental débouchera automatiquement sur une qualité plus
expressive du jeu pianistique.
L'étude de la partition de musique évoluera par strates,
par couches successives, en portant un regard chaque fois nouveau sur
l'écrit et sa traduction interprétative. La perspective
s'élargit progressivement et l'intégration de l'oeuvre
devient cheminement de perceptions, fruit de multiples
expériences... L'éclairage par le truchement, entre
autres, du solfège est sans cesse renouvelé. Que l'on ne
s'étonne pas dès lors si piano et solfège se
recouvrent parfois complètement au point que
l'élève, à l'extrême, et c'est
délibéré, fera du solfège sans le savoir !
...Retour
|
|